La question de l’évaluation des actes professionnels engendre un certain nombre de discussions. La multiplicité et la diversité des approches thérapeutiques qui toutes ne reposent pas sur des modèles théoriques, ou sur des acquis cliniques validés, sont souvent issues d’une pratique clinique empirique voire intuitive.
Pourquoi évaluer ? Cela implique des questions méthodologiques liées à une thérapie non-médicamenteuse : quelle est la définition de la population de patients à traiter ? Comment mesurer l’efficacité de cette thérapie ? Comment prouver son efficacité ? Est-il licite de recourir à des mesures chiffrées pour décrire l’amélioration d’un patient lors d’une prise en charge ? Quelle valeur donner à ces mesures ?
Au vu de l’évolution rapide des connaissances scientifiques, le nombre important de directives de bonnes pratiques est source de confusion pour le praticien au chevet du patient. Où trouver les recommandations de bonnes pratiques orthophoniques fondées sur des données scientifiques probantes, pour les mettre à la disposition des praticiens ? Comment évaluer l’efficience des pratiques professionnelles en vigueur ? Tels ont été les maîtres-mots de chacun des articles issus de cette journée.
Qu’il s’agisse d’une rééducation ciblant la compréhension téléphonique chez l’adulte implanté, la validation d’un programme spécifique en 12 séances ou encore 12 heures d’entraînement spécifique, l’utilisation d’un outil de communication augmentative et alternative, d’un protocole spécifique, chaque auteur en a établi les tenants et aboutissants de sa démarche clinique, de son intention de traiter. Cet ouvrage riche des expériences de tous aborde les comportements ciblés pour l’expérimentation. Des supports fiables, basés sur des preuves d’efficacité tel était le point de départ de notre requête et qui sera, nous l’espérons, la note finale pour tous les lecteurs et cliniciens.
Les travaux dont il est fait référence dans cet ouvrage montrent aussi les difficultés que peuvent rencontrer les chercheurs pour valider l’efficacité d’une intervention non médicamenteuse en particulier orthophonique mais qu’il est néanmoins possible d’améliorer la qualité de ces études à condition de respecter des normes méthodologiques et ainsi de se prononcer sur cette efficacité. L’objectif est, entre autres, d’optimiser la pratique clinique. Ceci est extrêmement important car, faute d’études reposant sur un niveau de preuve suffisant, les interventions non validées risquent un jour de ne plus être « reconnues ». Le lien entre clinique et recherche, encore une fois, est évident et indispensable. C’est bien pour cette raison que figure Evaluation dans UNADREO.
